"Observer - Transformer- Créer" 2011.

Par Marion Nédellec



David Jouin est un artiste plasticien qui nous invite à rejoindre son univers, où l’art et le travail, s’entremêlent afin de nous donner à voir une nouvelle perception du monde. Regardez autour de vous. Où vous trouvez-vous ? Quelles personnes avez-vous rencontré sur votre chemin ? Ces questions, nous les oublions car nous vivons par automatismes, et ceux-ci nous empêchent de voir certaines réalités. Nous sommes tous aveugles. Ce que tente de réaliser ce plasticien dans ses propositions artistiques tient dans la révélation de l’invisible. 

Depuis plusieurs années l'artiste s’est infiltré dans différentes entreprises. Il s’inspire de ces expériences pour nourrir sa création artistique et propose de rendre visible des corps de métiers dont on ne soupçonne pas toujours l’existence. Dans l’ensemble de ses pièces, David Jouin ne peut pas faire abstraction du personnel de l’entreprise dans laquelle il met en place son projet artistique. C’est un travail qui nécessite une recherche de terrain sur les employés qui font parties de cette entreprise, à savoir comment perçoivent-ils leur lieu de travail ? 

Lorsqu'il intègre une entreprise de nettoyage à destination des bus du réseau de la ville de Quimper, il prend conscience que le fait de passer la serpillière tous les soirs est une tâche particulièrement aliénante, et veut mettre à profit ce temps de travail au service de l’art. Commence alors une série de vidéos autour du personnel qui se situe entre le documentaire et la fiction. En effet, les employés ont fait le choix d’évoquer uniquement les aspects positifs de leur métier. Et à partir de cet outil de travail qu’est la serpillière, David Jouin va chercher à détourner cet objet en le transformant. « Hybride » émane de cette transformation. Pour cette pièce, il fait appel à un coiffeur pour la tresser. De cette manière, il souhaite l’embellir et la rende visible autrement. Ainsi, elle n’est plus outil de travail mais devient objet de contemplation. « Hybride » représente l’emblème des travaux de l’artiste qui oscillent entre transformations et projets participatifs.

Marion Nédellec