"Gestes statiques" 2007.

Comme un entre-deux, il s’agit de voir si le renouvellement commence ou se fait et si le vide peut se construire. 7 photographies grand formats présentent des gestes statiques, des mouvements inspirés du monde du travail qui se figent dans le corps d’une danseuse classique. Les codes visuels de l’entreprise et de la voirie sont réutilisés afin de rendre visible les acteurs d’un travail souvent dévalorisé. Vu mais pas forcément regardé. Ces pauses photographiques figent un mouvement dans le temps et fixe l’imagination du visiteur. La transformation des gestes se transpose dans une autre dimension comme le sport, la grève ou autre. La vidéo présente deux protagonistes s’inspirant des gestes et outils de chantiers mais pelles, pioches et marteau-piqueurs sont absents à l’image et les corps de ces travailleurs dansants se chevauchent dans un éclat de couleur. Une présence presque fantomatique se dégage de ces images et mets en avant le côté éphémère de leur action. Le bâti disparaît sous leurs machines pour laisser place à un terrain vague qui sous leurs mains se transforme en habitat. L’intimité se mêle au travail, le chantier est un instant de pensées en construction. 
David Jouin 

Cette série de photographies a été réalisée dans une ruine industrielle de Quimper. Fixer un mouvement qui se poursuit dans notre imaginaire, telles sont les intentions de ces photographies. Une fois de plus, David Jouin invite une personne extérieure pour se figer devant l’objectif. Il fait appel à une danseuse classique s’inspirant du monde des travaux publics afin de trouver les mouvements chorégraphiques qui soient en accord. On peut clairement observer que cette jeune femme porte un costume qui est en décalage avec son élégance et sa grâce liées à sa formation de danseuse, mais également avec ces gestes. Ces photographies paraissent improbables puisque les outils ont disparu. Aussi, sortis d’un contexte, on peut envisager que les ouvriers sont eux aussi danseurs et effectuent une chorégraphie. Le visage masqué est un choix qui révèle l’anonymat des ouvriers. Peut-on vraiment mettre un visage sur ces hommes qui restent invisible aux yeux de la majorité de la population ? Mais il faut bien préciser qu’on ne traite pas de la reconnaissance d’une branche d’un métier, mais plutôt d’une façon de le détourner et de l’embellir, et ainsi lui donner une nouvelle visibilité, et tout simplement changer nos perceptions du quotidien.
Marion Nédellec